Un petit habitat pour voir grand !
TINY HOUSE IMAGINE
Après 8 ans passés en Asie à prôner l’éco-responsabilité, Fanny Moritz se lance dans la construction de sa tiny house. Rencontre avec une conférencière zéro déchet engagée.
Rencontre avec une conférencière zéro déchet engagée.
Bonjour Fanny. Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Je me décris comme une écologiste activiste et conférencière sur la transition écologique. Mais je suis avant tout une femme lambda qui a un jour décidé de réduire son empreinte carbone. Comme tout le monde, j’étais sensibilisée à ne pas trop consommer d’énergie et recycler mes déchets. Lorsque je vivais à Hong Kong, je suis tombée sur une photo qui m’a marqué : un petit bocal en verre qui contenait l’ensemble des déchets annuels d’une famille de 4 personnes (il s’agissait de Béa Johnson, une des pionnières du zéro déchet). Cela m’a fait prendre conscience que je pouvais aller plus loin. J’ai commencé par lancer un site e-commerce de produits réutilisables et biodégradables. De nombreuses entreprises m’ont ensuite contactée pour sensibiliser leurs équipes puis j’ai commencé à donner des conférences positives et déculpabilisantes au grand public.
Comment est né ce projet de tiny house ?
Je me rendais bien compte qu’il y avait une dissonance cognitive entre ma vie d’expatriée et mon empreinte carbone élevée : transports réguliers en avion, alimentation à 90% importée, comptes dans une banque multinationale… Alors que je réfléchissais à mon retour en France en 2019, la question du logement s’est posée. J’aimais l’idée de la tiny house : une consommation d’eau et d’électricité réduite, aucune empreinte au sol, moins de possessions. C’est pour toutes ces raisons que j’ai choisi de vivre dans cet habitat léger. Je tiens d’ailleurs à jour un fichier comparatif qui met en perspective mon empreinte carbone lorsque je vivais à Hong Kong, chez mes parents durant le confinement et lorsque je vivrai dans la tiny.
Vous construisez votre tiny house toute seule, accompagnée par des partenaires sensibilisés à votre projet. Comment se fait notamment le choix des matériaux ?
Le choix des matériaux utiles à la construction a souvent été dur : dois-je choisir le plus léger, le plus écologique ou le moins cher ? La maison ne pouvant excéder 3500 kg, ma priorité était de choisir des matériaux légers. Lorsque le poids me le permettait, je préférais des matériaux éco-conçus avec une empreinte carbone faible ou issus de l’économie circulaire. J’ai par exemple choisi une isolation thermique réalisée à partir de coton recyclé fabriqué par le Relais ou encore des panneaux de plastique recyclé pour le plan de travail de ma cuisine fabriqué par une entreprise qui recycle les déchets plastiques récupérés à 30 km autour de ses usines.
Et demain : quels sont vos projets ?
Je travaille en parallèle sur la parution d’un livre sur l’auto-construction de la tiny house et prévois un « slow » tour de France une fois la tiny house terminée. D’ici là, je poursuis mon objectif de sensibilisation en donnant des conférences dans diverses entreprises et auprès du grand public. Je viens d’ailleurs d’exposer la tiny house à Batimat et à Maker Faire Lille qui a remporté un franc succès !