Le béton du futur

Le béton est l’un des matériaux de construction les plus utilisés dans le monde. Cependant, sa fabrication a des conséquences sur l’environnement, notamment en raison des émissions de CO₂ au moment de la fabrication du ciment. Face à l’urgence de la situation et l’objectif visant à réduire les émissions de CO₂, Mapei travaille en étroite collaboration avec des expert·e·s à la recherche de solutions.

Les additifs sont des produits ajoutés au béton afin d’améliorer ses propriétés. Citons par exemple les cendres volantes, la fumée de silice, le laitier ou la poudre de calcaire. Ces matériaux peuvent remplacer partiellement le ciment et ainsi réduire les émissions de CO₂.
Les adjuvants béton tels que les superplastifiants améliorent l’ouvrabilité du béton. Ils permettent d’utiliser moins d’eau et de ciment tout en conservant, voire même en améliorant la résistance du béton. Les adjuvants doivent être adaptés aux nouvelles formulations du béton à plus faible teneur en klinker, ce qui représente plusieurs défis à relever tels qu’un retard dans le développement de la résistance et une résistance finale plus faible. C’est dans cette optique que Mapei a élaboré son système CUBE. Les adjuvants du système CUBE ne contribuent pas seulement à la réduction de l’empreinte carbone, ils améliorent aussi la durabilité du béton à faible teneur en klinker et son comportement lors de la prise.

Philipp Truffer est ingénieur civil diplômé EPFZ / SIA /suisse.ing et directeur/responsable du laboratoire d’essai Valtest SA.

Quels progrès avez-vous obtenu dans la recherche sur la réduction de CO₂ que les adjuvants béton rendent possible et quels défis avez-vous dû relever?

Dans la décarbonatation du béton, la réduction de la teneur en ciment et en klinker joue un rôle essentiel. Les adjuvants béton à hautes performances vont continuer à prendre de l’importance, que ce soit par l’activation optimale du klinker ou par le maintien des résistances des bétons jeunes à faible teneur en klinker. Il existe déjà des approches innovantes dans le domaine des adjuvants qui nous seront utiles pour élaborer de nouveaux bétons.

Comment voyez-vous l’avenir de la technologie du béton en ce qui concerne les pratiques de construction durables et la réduction d’émissions de CO₂?

L’introduction planifiée (prévue fin 2024) de l’annexe nationale ND de la norme SN EN 206 en Suisse représente une petite révolution. Avec la disparition des prescriptions sur la composition des bétons telles que le respect d’une teneur minimum en ciment ou d’un rapport eau/ciment maximal, le fabricant de béton pourra décider à l’avenir de la composition de ses bétons. Les bétons doivent «désormais» répondre aux prescriptions en matière d’ouvrabilité, de résistance et de durabilité. Le fabricant peut alors décider de la manière dont il atteint cet objectif. Ce concept de performance représentera à l’avenir un instrument important pour réduire les émissions de CO₂ dans l’industrie du béton. Les bétons pauvres en klinker sont des bétons à hautes performances qui posent des défis importants à la technologie du béton.

Quel rôle jouent les coopérations avec l’industrie et les autres organisations de recherche dans vos projets de développement et d’implémentation de technologies de béton plus écologique?

Utiliser des bétons respectueux de l’environnement est un défi qui ne peut aboutir que grâce à la collaboration entre tous·tes les participant·e·s d’un projet. Seule la collaboration étroite et l’échange d’expériences avec les différents acteurs nous permettra d’atteindre ensemble les objectifs de taille.